L'Axe du loup

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L'Axe du loup
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ISBN 10
2-221-10041-7Voir et modifier les données sur Wikidata

L'Axe du loup : de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du goulag est un récit de voyage de Sylvain Tesson, inspiré de celui, à la véracité contestée, de Sławomir Rawicz, The long walk (À marche forcée) (1956). Publié en 2004, il constitue le premier ouvrage dont Sylvain Tesson est l'auteur unique.

Ce voyage a fait l’objet, en 2005, d’un album photographique : Sous l’étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l’Eurasie sauvage.

Résumé[modifier | modifier le code]

De à , l'auteur refait[1] le chemin des évadés du Goulag, selon « l'axe du loup », du nord sibérien au sud indien[2], tel que rapporté dans le livre À marche forcée de Sławomir Rawicz[3]. Il s'agit de mettre fin à la controverse sur la véracité du récit[4],[5].

Sylvain Tesson part de Iakoutsk en Sibérie, prison sans barrières à l'époque du Goulag, peuplée de déportés, d'où les évadés s'en remettaient au « procureur vert ». Il progresse en suivant le lit de la Léna, parle tout haut et frappe sur sa gamelle pour éloigner les ours. Il traverse tout de même un marais en véhicule tout-terrain puis achète un vélo et parvient à rejoindre le lac Baïkal. La nuit, il se réveille toutes les deux heures pour alimenter son feu.

En Mongolie, il achète un cheval pour parcourir le désert de Gobi. Il rachète un vélo pour le Gobi chinois. Il traverse le Tibet, parfois à plus de 5 000 m, et termine son voyage de huit mois à Calcutta en Inde, terme du périple des évadés du totalitarisme soviétique, « l'axe du loup ».

Au Tibet, Tesson se joint à trois moines qui se rendent à pied à Lhassa [6]. Il y retrouve l'exploratrice Priscilla Telmon[7] (qui traverse l'Himalaya à pied) pour franchir avec elle le Sikkim et gagner Calcutta en Inde. Selon ses mots, elle « surgit, belle, tannée par le chemin, révélée par l’effort, taillée comme une louve » (p. 187)[8].

L'auteur fait part de ses rencontres avec la population, dont certains descendants d'évadés du goulag, tout en livrant des réflexions personnelles sur la société ou les paysages[9].

Conclusions[modifier | modifier le code]

L'expérimentation de Sylvain Tesson prouve l'accessibilité de l'Inde par le Nord, en dépassant les difficultés géographiques et les axes historiques eurasiatiques[10].

Pour l'auteur, l’aventure est plausible dans son ensemble mais comporte des anomalies absolues, comme « dix jours sans boire dans le Gobi »[11].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Pour l'historien Florian Moine, L'Axe du loup est « probablement le récit de voyage le plus ambitieux de Sylvain Tesson : la traversée du continent eurasiatique du nord au sud »[2].

Inspiration[modifier | modifier le code]

Le voyage de Tesson sert à la réalisation du film documentaire Les Chemins de la liberté, coréalisé en 2004 par Nicolas Millet et Sylvain Tesson[7].

Une version abrégée de L'Axe du loup accompagnée de photographies de Thomas Goisque est publiée par Tesson sous le titre Sous l’étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l’Eurasie sauvage chez Arthaud en 2005[12].

Virgile Dureuil s'inspire de l'ouvrage de Tesson pour composer un roman graphique éponyme[2].

Éditions[modifier | modifier le code]

  • 2004 : L'Axe du loup : de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du Goulag, éditions Robert Laffont ; rééd. L'Axe du loup, Pocket, , 288 p. (ISBN 978-2-2661-5718-6)

Autres lectures[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Équipe de rédaction, « «Les Chemins de la liberté», un film signé Peter Weir », sur Parlons d'orthodoxie (consulté le ).
  2. a b et c Florian Moine, « L’axe du loup – Virgile Dureuil d’après Sylvain Tesson – la chronique BD », sur aVoir-aLire (consulté le ).
  3. Bruno Blanckeman et Barbara Havercroft, Narrations d’un nouveau siècle : Romans et récits français (2001-2010), , 324 p. (ISBN 9782878547597, lire en ligne), p. 125.
  4. « Sous l’étoile de la liberté » (version du sur Internet Archive), sur le site evene.fr : « Sous prétexte de mettre fin à la controverse sur la véracité du récit de Rawicz, Sylvain Tesson quitta à pied un ancien camp de Sibérie au nord de Lakoutsk pour atteindre Calcutta huit mois plus tard. »
  5. Libuše Horská, Le thème de la nature dans l´œuvre de Sylvain Tesson, mémoire de master, 2019 : « Son récit de voyage L'Axe du loup, publié en 2004 après un long voyage, a pris la forme d'échappé(e) d´un camp du Goulag, de la Sibérie, en passant par la Chine, le Tibet et l'Inde, que ce soit à pied ou à vélo. ».
  6. Christian Desmeules, Sur les traces des écrivains voyageurs (5/6): Sylvain Tesson et l’art de l’évasion, Le Devoir, 21 août 2017.
  7. a et b Aurélien Cibilleau, L'aventure comme cheval de Troie littéraire. La fabrique de l'aventurier chez Sylvain Tesson, Patrice Franceschi, Cédric Gras, Priscilla Telmon, Alexandre Poussin, Sonia Poussin et Blanche de Richemont, thèse de doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran, université Laval, 2024
  8. Cité par Aurélien Cibilleau, op. cit., p. 155.
  9. Henri Bes, L'axe du loup : De la Sibérie à l'Inde, sur les pas des évadés du Goulag, 5 octobre 2021
  10. Taline Ter-Minassian, Sur l'échiquier du Grand Jeu : Agents secrets et aventuriers (XIXe – XXIe siècles), , 400 p. (ISBN 9782380944570, lire en ligne), p. 72.
  11. Sylvain Tesson, Les Chemins de la liberté, Retour d’expé, sur le site expemag.com, 16 avril 2004, p. 45 : « La vérité de tout ou partie de ce récit a été souvent contestée […]. Selon lui, l’aventure est plausible dans son ensemble mais comporte des anomalies absolues, comme « 10 jours sans boire dans le Gobi ». »
  12. Carolyne Parent, Une bibliothèque idéale de la bourlingue, Le Devoir, 9 septembre 2023

Liens externes[modifier | modifier le code]